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5 novembre 2011

Le Capitaine De Tarade

Pour présenter le Capitaine De Tarade précédemment cité, je laisserais la parole à son petit fils, Yves de Tarade qui m' a aimablement fait parvenir les documents le concernant :

 

 

Grand+Pèr

 


" Mon grand-père, Jean Marie Gaston de Tarade de Corbeilles est né le 30 novembre 1872 au château de Corbeilles en Gâtinais et mourut en ma présence et celle de ses enfants, au château d’Avignon (dans l’Indre) le 3 janvier 1947.

Il était le dernier homme d’une famille de militaires, anciennement dans les fortifications, et de propriétaires terriens.  Il eut sept enfants dont six garçons, ce qui fit repartir la famille.

Peu bavard sur sa carrière militaire, certains faits nous ont quand même été rapportés.

Mais tout d’abord, Il fit ses études chez les pères Barnabites à Gien, puis prépara Navale chez les Jésuites à Jersey, il fut admissible, mais continua à l’école Sainte Geneviève, ensuite Saint Cyr, d’où il sortit pour le 63eme de ligne de Limoges, qu’il changea pour le 90eme de Châteauroux.

Il fit la guerre de 1914/18, durant laquelle il gagna la confiance des américains de la 89eme D.I.U.S., et leur fit enlever aux allemands le saillant de la butte Saint Mihel.

Sa carrière militaire fut entravée par les mesures anticléricales de celui qu’on appelait « le petit père Combes ». Les fiches « va-t-à-la-messe » ont empêché son avancement qui selon le général Morice aurait dû l’amener au grade de colonel.

En dehors de sa carrière militaire, il fut artiste (dessinateur, aquarelliste, caricaturiste) (sculpteur animalier). Il pratiquait l’écriture de façon assez talentueuse, mais aussi critique, de la même manière qu’il savait caricaturer en dessin, il pouvait avoir la plume pointue, tout cela sans complaisance pour lui-même. Parlait parfaitement l’anglais et l’allemand. Grand chasseur, excellent tireur (ce qui lui a beaucoup servi pendant la guerre) et amateur de chiens (il dormait avec deux chiens dans son lit lorsque je l’ai connu) une quantité d'autres l’entourait ; il savait parfaitement dresser les chevaux, même les plus récalcitrants.

Enfin on lui reconnaissait quantité de qualités, seul il a dit de lui-même peu avant sa mort : « j’ai reçu tous les dons sauf celui de savoir m’en servir ». (NDLR : ce qui n'était pas tout à fait vrai)

 

Quelques faits rapportés par ses soldats ou à la famille :

En tant qu’officier, on lui rapporte que la sentinelle a été abattue par un tir allemand. Il fait remplacer la sentinelle ; peu après on lui rapporte que la nouvelle sentinelle est abattue. Etudiant la situation il va prendre le poste de la sentinelle, un tir part mais ne le touche pas ; lui ayant repéré d’où venait le tir abat immédiatement le soldat allemand. Ce dernier repérait le canon du fusil de la sentinelle qu’il pouvait voir et calculant la distance de la tête tirait presque à coup sur.

Pour progresser sur le front on sautait de trou d’obus à trous d’obus. Lui, sautant, tombe dans un trou où se trouvaient trois soldats ennemis qui n’eurent pas le temps de tirer sur lui, il les avait éliminé avant qu’ils ne puissent lui nuire. De même en entrant dans une ferme où l’attendait un officier allemand qui n’eut pas le temps de tirer.

Un jour un peloton de soldats allemands empêchaient la progression de ses soldats qui devaient franchir un petit bois. Un des soldats nous rapporte qu’il se glissa, tel une couleuvre, dit-il, dans le petit bois, et là, en parti à couvert, commença à tirer au rythme du canon qui pilonnait alentour, on ne pouvait entendre ses coups de fusil, et il élimina ainsi un par un tout le peloton allemand, puis passa avec ses soldats.

A un moment il tomba très malade, mais ses hommes avaient reçu l’ordre d’attaquer. Ils firent un brancard pour l’emmener et sur place le tinrent debout à deux pour qu’il les commande, disant sans le capitaine on est foutu !

Il fut blessé à un endroit dont il ne voulut jamais parler.

Il était second au championnat de France de tir, le premier était si mon souvenir est exact monsieur de Tuder, aussi grand chasseur et ami de mon grand-père "

 

ordre LH

 

Ordre de nomination du Capitaine De Tarade au grade de Chevalier de la Légion d' Honneur le 25 février 1915

 

carte mili

 

Carte attribuée par les Américains de la 89ème D.I.U.S. au Capitaine De Tarade

 

Source : Collection Y. De Tarade

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